Octobre 2012 : compte rendu du stage de photo sous-marine en cours particulier à Marsa Shagra au bord de la mer Rouge, en Egypte
Ce compte rendu concerne le stage de photo sous-marine en cours particulier organisé en Egypte, en Mer Rouge, au mois d'octobre 2012. Il a été organisé à l'écolodge de Marsa Shagra non loin de Marsa Alam. Stéphane, le participant à ce stage, avait envie d'apprendre la photographie sous-marine. Il était débutant en photographie. Il avait acheté un reflex Nikon D7000 et un caisson Hugyfoot. Il avait déjà réalisé deux voyages lointains mais n'avait pas réussi à réaliser de bonnes photos. Il m'a donc demandé de lui enseigner les techniques de la photographie sous-marine car il avait programmé un voyage en Indonésie quelques semaines après son retour du stage. Je disposais de 6 jours pour lui apprendre à réaliser de beaux clichés avec son matériel. Mon autre challenge concernait la présence de Véronique, l'épouse de Stéphane. Elle est plongeuse non photographe. Il ne m'était pas possible de la laisser en dehors du stage car elle se serait ennuyée.
Ce compte rendu est le récit de ce stage particulier aux deux challenges.
Sommaire
- Les plongées à Marsa Shagra au bord de la mer Rouge, Egypte.
- Le contenu du stage.
- Les commentaires écrits et oraux de Stéphane et Véronique.
- Le mot de la fin
Les plongées à Marsa Shagra au bord de la mer Rouge, Egypte

Marsa Shagra est l’un des 3 écolodges situés dans le sud de l’Egypte à 20 kilomètres au nord de Marsa Alam. C’est un centre de plongée pouvant accueillir 200 plongeurs. C'est le plus grand des trois écolodges de la région. C'est aussi à cet endroit que les plongées sont les plus intéressantes.
L’hébergement est composé de bungalows et de tentes. La plupart des plongées s’effectuent depuis le bord le long d’un immense tombant qui descend vers le sud de la Mer Rouge. La première plongée est toujours une plongée d’orientation. L'évaluation est faite par un guide. Il explique comment fonctionne le centre et comment sont gérées les plongées depuis le bord. Ces deux heures sont très importantes même si elles peuvent paraitre longues car elles permettent de comprendre exactement comment se débrouiller quand on est seul. Il est indispensable de connaitre le règlement pour passer une excellente semaine. Une fois cette plongée d’exploration terminée, il reste à trouver un binôme si on est venu seul. En effet, il est strictement interdit de plonger seul.
Les sites de plongée le long des deux tombants nord et sud se caractérisent par l’abondance de corail dur. Il n’y a quasiment pas de corail mou. Pour en trouver il faut aller au large avec un zodiac. Le tombant plonge jusque 60 mètres. Les formations coralliennes sont spectaculaires notamment celles du début du tombant nord avec un immense champ de coraux de feu. Pour les photographes, c’est le royaume du petit poisson : blennies, gobies, poissons ange…Tous les poissons coralliens sont présents. On peut aussi trouver quelques anémones avec de belles crevettes. Pour les photographes, les plongées se concentrent surtout sur la photographie en gros plan et en rapproché. Contrairement à Marsa Nakari, les photographes peuvent trouver de très beaux endroits pour la photographie au grand angle notamment en descendant vers le sud. La température de l’eau est en général de 28 degrés en octobre. La visibilité est bonne comme souvent en mer Rouge. Il n'y a pas de courant. Les plongées peuvent se faire depuis le bord mais aussi en zodiac. C'est une solution très intéressante car les plongeurs peuvent aller beaucoup plus loin qu'en nageant.
Tout comme à Marsa Nakari, le tombant ne possède pas de colonies de coraux mous. Pour photographier du corail mou, une belle épave ou des tortues, il faut sortir du centre. Des camions et des voitures sont mis à disposition moyennant un supplément pour aller à Abu Dabbab pour photographier les tortues ; Abu Ghussum pour l’épave du Hamada ; Dolphin House pour les dauphins ; Elphinstone pour les tombants vertigineux ; Shaab el Nabaa pour les coraux mous et la photographie grand angle. Shaab Abu Dabbad pour la photographie dans les grottes.
Marsa Shagra est un lieu idéal pour suivre un stage de photo sous-marin car toutes les conditions sont réunies pour apprendre les différentes techniques de prises de vue. Toutes les conditions sont réunies sur terre ou sous l'eau pour passer une semaine exceptionnelle de vacances tout en apprenant la photographie sous-marine.
L'avantage d'un centre comme celui de Marsa Shagra est que le nombre de plongées est illimité entre 6 heures du matin et 21 heures le soir. Il est possible de réaliser des clichés à tous les moments de la journée pour saisir les meilleurs comportements animaliers ou les meilleures lumières.
Le contenu du stage

Le but de cette formation était de permettre à Stéphane de maîtriser complètement la technologie numérique pour réaliser très rapidement d’excellents clichés sous-marins en utilisant son matériel. Les techniques de prises de vues ont été complétées par des cours spécifiques de traitement des photos sur ordinateur pour améliorer sensiblement les clichés.
Au programme de ce stage nous avons évoqué la maîtrise de l’exposition avec les appareils numériques, l’utilisation des différents types d’éclairage tels que la lumière naturelle, les lampes et les flashs sous-marins suivant les situations de prises de vue. Nous avons abordé aussi les problèmes liés à la mise au point, la profondeur de champ et aux vitesses d’exposition. Nous avons parlé de tous les différents types de matériel disponibles sur le marché avec les avantages et les inconvénients de chacun d’entre eux en fonction des besoins des photographes.
Nous avons ensuite abordé tous les différents thèmes de la photo sous-marine tels que la photo avec un grand angle, la photo rapprochée et la photographie en gros plan. Enfin, nous avons étudié les différents types de prise de vue comme la photo animalière, la photo de sujets fixes, la photo d’épaves, la photo de plongeurs, la photo d’ambiance, la photo de biologie.
L’un des buts essentiels de ce stage a été de permettre à Stéphane de connaître parfaitement les limites de son matériel et de savoir l’utiliser dans toutes les conditions possibles. La formation avait aussi pour but de bien montrer l’évolution des appareils numériques sur le marché et de permettre à chacun d’avoir une parfaite maîtrise du langage numérique pour pouvoir faire évoluer sa configuration numérique en fonction des offres des constructeurs de boîtiers, de caissons et de flashs. Durant ce stage, je me suis appliqué à donner un enseignement aussi spécifique que possible. Ce stage était destiné à développer la sensibilité, l'œil photographique et la manière de bien cadrer pour réaliser une excellente photo. Qu’importe le matériel utilisé, seul l’œil compte !
En complément à cette formation purement photographique, j'a dispensé un enseignement complet tous les soirs sur ordinateur à l'aide de plusieurs logiciels adaptés. L’objectif de cette formation informatique était de permettre à Stéphane de bien retoucher, corriger les clichés numériques afin de parfaire les photos sous-marines. De nombreux sujets comme le choix de la balance des blancs, le choix d’un capteur numérique, le choix d’un logiciel de correction , le workflow numérique, la photo noir et blanc, les différents formats de photo (RAW, TIFF ou JPEG) ont été abordés. Nous avons aussi vu comment télécharger, organiser, trier et sélectionner les clichés afin de ne pas être débordé par un trop grand nombre de photos. Nous avons aussi étudié de nombreux produits pour obtenir des photos finales dignes d'être publiées dans les magazines. Le but a été de donner un maximum d’informations pour permettre de choisir après le stage, les meilleurs outils.
Pendant ce stage de photo sous-marine, nous avons réalisé 16 plongées pendant 6 jours. La plupart se sont déroulées depuis le bord que ce soit à Marsa Shagra, Marsa Abu Dabbad ou encore Abu Ghussum. Nous n'avons réalisé aucune plongée en zodiac car les conditions à l'écolodge ont été parfaites. Le fait de pouvoir plonger depuis le bord a permis à Stéphane de ne pas être stressé, de bien prendre son temps et de s'appliquer. En effet, nous n'avions pas d'horaire à respecter ou des palanquées à attendre. Nous étions complètement libre de faire ce que nous voulions quand nous le voulions.
Ci dessous, deux diaporamas dont l'un montre quelques photos réalisées par Stéphane.









































Les commentaires écrits et oraux de Stéphane et Véronique.
Le commentaire audio de Stéphane. (cliquez sur le bouton play pour démarrer) : J'ai connu ce stage par le site d'Amar (www.guillenphoto.com). |
Le commentaire audio de Véronique. (cliquez sur le bouton play pour démarrer) : (Véronique est l'épouse de Stéphane. Elle est plongeuse mais n'est pas photographe sous-marin. Elle nous a accompagné pendant toutes les plongés. Je lui ai demandé ses commentaires en tant qu'accompagnatrice). |
Le mot de la fin
Quand j'ai demandé à Stéphane lors de notre dernière soirée si cette semaine de stage personnalisé avait répondu à ses attentes, il m'a répondu que ces quelques jours d'apprentissage de la photo avait été au delà de ses espérances. C'est en général, la réponse que me font tous les stagiaires qui suivent mes stages en cours particulier. Pourtant cette fois, il y a un commentaire supplémentaire qui m'a réellement fait plaisir. Stéphane m'a dit qu'il s'attendait à avoir un stage difficile sur le plan de la compréhension avec des formules mathématiques, des dessins pour expliquer le fonctionnement des boitiers, des explications techniques complexes pour expliquer la photo. Il m'a confessé que c'était sa plus grande crainte. Il était encore surpris que les cours soient aussi simples et ludiques et n'ayant qu'un seul objectif : réaliser des belles photos sous-marines. J'ai été heureux de son analyse car il a parfaitement perçu ce que j'essaie de faire pendant mes stages : expliquer simplement la technique à l'aide d'exemples concrêts. Je suis un photographe très pragmatique qui n'a qu'une seule envie : communiquer des méthodes pour réaliser des photos créatives et bien composées. J'ai laissé Stéphane plonger seul lors de la dernière sortie. Ses photos et son approche m'ont montré que je ne me suis pas trompé à son sujet. Avec un peu d'expérience, il deviendra un excellent photographe sous-marin. Il aura sa propose vision.
Toute la semaine, j'ai découvert un homme d'une très grande gentillesse très exigeant avec lui même. J'ai beaucoup apprécié ses qualités humaines. Stéphane possède cette qualité rare d'avoir beaucoup de recul sur lui-même et de ne pas se prendre au sérieux. J'espère que nous resterons en contact et que nous aurons l'occasion de nous retrouver pour un safari photo car nous partageons beaucoup de point de vue.