Développer une photo d’art n’est pas un acte de tricherie : c’est une nécessité
Toutes mes photographies d’art sont développées à l’aide de logiciels spécialisés et d’un ordinateur. Pour moi, il s’agit d’une étape essentielle dans mon processus de création. Le développement d’une photo encore appelé post traitement permet de renforcer ma démarche artistique et ma vision photographique.
Cet article va vous aider à comprendre comment mettre en place un nouvel outil à votre panoplie photographique. En le mettant en place, vous allez rendre vos photos encore plus intéressantes et leur donner véritablement du sens.

Sommaire de l'article
- Un appareil photo ne voit pas comme les yeux
- Le post traitement est le moyen pour affirmer une signature photographique
- Développer une photo d’art n’est pas tricher
- Cadrer une photographie c’est déjà dire sa vérité
- La photographie d’art n’est pas du photo graphisme
- Le développement d’une photo d’art est très chronophage
- Le développement d’une photo d’art engendre la reconnaissance
- Finalement
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Un appareil photo ne voit pas comme les yeux
Un appareil photo est une machine conçue par des êtres humains. Il ne pense pas. Il ne réfléchit pas. Il faut juste ce que le photographe lui dit de faire. La manière dont il enregistre les photos dans la mémoire est toujours la même que ce soient pour des paysages, des animaux ou des portraits. Pourtant chaque élément d’une scène est différent. Un appareil photo ne distingue pas de différence entre des nuages, le pelage d’un mammifère et les écailles d’un poisson.
Comment comparer la texture des nuages avec la structure de roches du Grand Canyon ? Ce n’est pas possible. Un appareil photo n’est pas capable de voir toutes ces différences dans les éléments photographiques. Pour lui, ils sont tous semblables et le traitement informatique interne à l’appareil est identique pour toute la photo.
L’œil humain quant à lui est capable de découper toutes ces nuances si subtiles. Le cerveau va construire l’image finale qui donnera le ressenti émotionnel final de la scène ou du plan.
Pour pallier ces faiblesses des appareils photo numériques, un photographe va devoir utiliser des outils externes afin de montrer sa réponse émotionnelle face à la scène. Les seuls moyens à sa disposition sont les ordinateurs et les logiciels. Mais avant d’aller plus loin, il m'apparaît important d’éclaircir un point important.
Certes, je suis d’accord que la prise de vue est importante dans la création d’une photographie artistique. Si plusieurs photographes sont face à une même scène, il est certain que toutes les photographies réalisées seront différentes à cause du choix des points de vue, des cadrages et des compositions. Mais si ces mêmes photographes décident de choisir les mêmes paramètres pour le placement des appareils, toutes les photographies seront semblables. De même que le choix des appareils aura une influence sur les images crées. En effet, certains boitiers possèdent un meilleur piqué que d’autres. Certains sont aussi plus précis dans la mise au point. Mais globalement les images seront toutes à peu près identiques.
Comment faire alors pour que chaque photographe puisse affirmer sa signature photographique ? La réponse est simple. Le développement photographique permet d’affirmer sa différence.
Le post traitement est le moyen pour affirmer une signature photographique
La prise de vue constitue la première étape pour exprimer sa démarche artistique. Le post traitement informatique est la seconde étape pour la renforcer.
L’avantage du développement est que si plusieurs photographes utilisent le même logiciel, les résultats vont être totalement différents. Ils dépendent complétement de la sensibilité de chacun d’eux.
En effet, les techniques et les méthodes de développement sont tellement nombreuses et variées que la palette créative est infinie.
Le développement des photographies d’art a pour seule limite l’imagination de la personne qui développe.
Le post traitement information d’une photo est la garantie pour un créateur de photographies artistiques d’avoir une signature unique et très personnelle. La condition est de ne pas révéler les recettes de développement.
Développer une photo d’art n’est pas tricher
Développer une photographie d’art n’est en aucun cas un acte de tricherie à condition de respecter certaines règles éthiques.
Il ne faut pas oublier que l’art est avant tout un moyen d’expression pour un artiste. Il montre sa vision du monde.
Le développement d’une photographie dans un but artistique consiste juste à renforcer la réponse émotionnelle d’un photographe face à une scène.
C’est encore l’une des grandes différences avec la photographie documentaire. Comme je l’avais abordé dans le billet de blog consacré à la création de la photographie d’art, les deux types de photographies sont très distincts.
La photographie documentaire est factuelle, descriptive. Elle rend compte d’une scène ou elle témoigne d’un événement. Comme elle est destinée à illustrer un article ou à être publiée dans un livre, le photographe ne peut pas la développer de manière artistique. Il doit rendre compte exactement de ce qu’il a vu. Le développement d’une photo documentaire consiste principalement à recadrer, améliorer la netteté, changer l’exposition et le contraste. Il ne pourra pas aller plus loin car il risquerait de déformer la réalité. Dans ce cas, ce serait de la triche.
La photographie artistique possède aussi ses limites comme le verrons dans un prochain paragraphe mais elles sont plus larges.
Cadrer une photographie c’est déjà dire sa vérité
Pour de nombreuses personnes, le post traitement informatique est une hérésie. Ils considèrent que c’est un non-sens pour une photographie digne de ce nom.
Je leur réponds qu’au moment de la prise de vue, un photographe effectue un choix subjectif en choisissant d’intégrer ou non des éléments photographiques. Ce choix entraîne un trucage de la scène.
Le cadrage d’une photographie ne rend pas compte fidèlement de la scène. En poussant le raisonnement un peu plus loin, un photographe montre ce qu’il perçoit. En cadrant, il triche.
Pour moi, il s’agit d’un débat d’arrière-garde qui n’a plus lieu d’être.