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Une photo artistique est souvent symbolique et complexe à composer

Cette photo d'art a été créée dans le cadre de la collection 'Notes de musique sur l'eau'.
Cette photo d'art a été créée dans le cadre de la collection 'Liberté'.

La composition d’une photographie d’art est complexe

La création d’une photographie artistique débute toujours à la prise de vue.

Je me place toujours dans le cas d’une vraie photographie et pas d’une photo montage (on parle alors de photographisme et plus de photographie).

La composition et le cadrage d’une photo d’art sont très complexes et difficiles à réaliser. En effet, elle doit présenter plusieurs niveaux de compréhension pour une audience. Chaque niveau doit donner une manière d’être interprété et d’être jugé.

Une photo artistique ne se révèle pas au premier regard. Elle doit être suggestive.

Il faut prendre du temps pour l’interpréter et comprendre ce que l’artiste a voulu traduite. Une audience doit se poser devant l’image quand elle est imprimée, le contempler, l’interpréter et la juger émotionnellement.

Une photographie artistique suggère de l’introspection, de la recherche de soi. Décrypter le sens d’une photo d’art demande du temps car n’est concret ou factuel.

Une photographie d’art n’a pas besoin d’être localisée

La localisation géographie d’une photographie artistique de la nature qu’elle soit animalière, de paysages ou sous-marine n’a pas besoin d’être précisée. Cette information n’a pas d’importance.

Le lieu géographique peut être nommé et précisé sous la forme d’un sous-titre mais l’important est que la scène photographiée soit au service de la vision artistique du photographe. Elle doit servir de support au message qui doit être transmis.

Une scène ou un lieu connu parfaitement identifiable par la plupart des personnes peut très bien faire l’objet d’une grande photo artistique. C’est le photographe qui va choisir la manière dont il va embellir la scène pour transmettre ce qu’il a dire.

Une scène ou un comportement exceptionnel ne fera pas nécessairement une photo artistique digne de ce nom.

Elle le sera si le photographe sait utiliser les outils à la prise de vue et informatiques pour la mettre en valeur. Une scène exceptionnelle n’est pas une condition suffisante pour la création d’une œuvre d’art photographique.

Pour qu’elle le devienne, il faut un contenu émotionnel et sentimental important sinon elle sera sans intérêt artistique.

Ce point est marque aussi une très grande différence entre la photographie artistique et la photographie documentaire.

Un cliché documentaire se doit de montrer un lieu extraordinaire ou un comportement exceptionnel. C’est souvent l’inattendu et l’exceptionnel qui caractérise ce genre photographique.

De plus, le fait qu’elle soit difficile à réaliser ou par le fait qu’elle soit un témoignage rare, lui donneront ses lettres de noblesse.

Par exemple, un animal rare qui est photographié est une bonne photo documentaire.

Un paysage lointain difficile d’accès ou parce qu’il fait très froid est une bonne photo documentaire.

Une image sous-marine prise à très grande profondeur est une bonne image documentaire car elle présente des défis techniques importants.

Le challenge est l’un des facteurs essentiels pour qu’une photographie documentaire soit réussie.

C’est le fait que peu de gens puissent la réaliser qui lui donner une valeur importante.

Mais quoiqu’il en soit, elle ne sera certainement pas une bonne photographie artistique si l’auteur n’a pas utilisée la scène pour transmettre ses émotions et sa manière de voir le monde.

N’oubliez pas non plus qu’un photographe documentaire n’a pas à s’impliquer dans la photo qu’il réalise. Il est factuel et ne pas émettre une opinion telle qu’elle soit.

Finalement, toutes les scènes qu’elles soient banales ou extraordinaires obéissent au même principe pour être devenir des photos artistiques : elles doivent servir la vision photographique du photographe.

Le niveau métaphorique d’une photo d’art

Comme je l’ai évoqué précédemment, une photographie artistique doit être lue à plusieurs niveaux.

Le plus important est certainement le niveau symbolique.

Une métaphore est une figure de style par laquelle on désigne un terme, un ensemble de termes ou une idée par un terme ou un ensemble de termes qui signifie normalement autre chose.

Par exemple dans mon cas, lorsque je parlons d’un arbre, je le nomme comme « un témoin du temps qui passe ».

Lorsque je vois un ciel chargé de nuages sombres, je fais référence à « la colère des cieux ».

La photographie artistique tout comme les autres formes d’art permet de s’exprimer sous une forme métaphorique.

La question que l’on me pose souvent est « Est-ce mieux de s’exprimer sous forme métaphorique plutôt qu’en utilisant des mots clairs et plus directs ? ».

Pour moi la réponse est oui. En effet, la photographie d’art n’est pas descriptive et n’est pas factuelle. Elle reflète l’opinion, la sensibilité et les émotions du photographe.

Le fait d’exprimer de manière métaphorique le caractère d’une œuvre photographique ne fait que prolonger la vision et la démarche artistique de l’auteur photographe.

Si je reprends le cas des arbres, un photographe documentaire y verrait « des végétaux vivaces, ligneux, rameux pouvant atteindre au moins 7 mètres de hauteur et ne portant que des branches durables qu’à une certaine distance du sol ».

En tant qu’artiste photographe créateur de photographies d’art, je vois dans les arbres des témoins du temps qui passe, qui sont impassibles et qui contemplent l’humanité depuis des centaines d’années.

L’utilisation des métaphores n’est pas toujours facile car elles sont arbitraires et n’engagent que l’auteur qui les utilisent. De plus elles varient d’une culture à l’autre.

En photographie artistique, ce sont les éléments de la scène qui expriment la métaphore voulue par l’artiste photographe. Cette méthode permet ainsi à l’artiste d’affirmer sa vision et son style.

Un autre exemple de recherche sur la métaphore photographique concerne les singes gelada.

C’est une espèce qu’on ne trouve que sur les hauts plateaux de l’Ethiopie. Pour moi ce ne sont pas des singes mais une vision anthropomorphique de nos sociétés humaines. Je ne photographie jamais les êtres humains mais grâce aux geladas, j’ai la possibilité d’exprimer comment je vois comme congénères.

Finalement, l’utilisation des métaphores permet de donner un niveau de lecture aux œuvres photographiques créées par un artiste. Il faut savoir les utiliser à bon escient pour que des audiences avec des cultures différentes puissent les interpréter et les lire sans engendrer des incompréhensions aussi involontaires soient-elles.

La photographie d’art requiert de la qualité

Un photographe qui souhaite créer des photographies d’art doit être irréprochable dans la qualité des photos.

En utilisant le mot qualité, je sous-entends plusieurs points qui me semblent essentiels.

Le mot qualité sous-entend aussi que chaque photographie doit être pensée, réfléchie pour correspondre à la démarche artistique qui a été choisie par l’artiste.

Le mot qualité inclut les prises de vues que ce soit pour le choix du point de vue, pour le choix de la composition, pour le choix du cadrage. Mais qualité signifie aussi une parfaite maîtrise technique que ce soit dans la gestion du bruit, le choix de la netteté.

Le mot qualité sous-entend quasi que le développement des clichés doit être irréprochable sur le plan technique. Cela ne signifie pas que l’esthétique choisie devrait plaire à tout le monde mais cela signifie par exemple que les recadrages, la suppression des tâches du capteur, la gestion de l’horizon auront été faits avec soin et beaucoup de délicatesse.

Enfin le mot qualité intègre la présentation des œuvres photographiques. Le photographe doit apporter une grande importance à la manière dont il va présenter ses œuvres aux différentes audiences.

Il leur doit le respect. Le support des photographies, les encadrements, les passe-partout doivent être choisis avec soin. Rien ne doit être laissé au hasard.

L’évocation de ces quelques points même s’ils sont incomplets montrent qu’une création qualitative de photographies fine art est très chronophage. Chaque jour étant découpé en 24 heures et chaque semaine en 7 jours, il apparaît clair que la qualité doit dominer la quantité.

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Chaque détail compte lors de la création d’une photographie artistique. Rien ne doit être négliger. Il en va de la réputation du photographe. Un photographe artistique ne doit jamais oublier le respect qu’il doit aux personnes qui vont regarder ses œuvres. En effet, sans elles il n’existerait pas.

La production limitée est une garantie d’un travail de qualité car le temps passé sera plus long pour chaque photographie.

Mais un danger guette l’auteur. Je ne l’ai pas expérimenté personnellement mais je l’ai déjà observé. Lorsqu’une œuvre est créée et qu’elle est réussie, il est très tentant de la reproduire en utilisant tous les critères de qualité que je viens d’évoquer.

Comme toute la chaîne est maîtrisée et connue, il est très facile de faire ce que l’on appelle du copier-coller comme dans un traitement de texte. La série devient alors une suite de photos quasiment identiques.

Pour moi, c’est une erreur assez grave car le photographe retombe dans la production de masse. Même si la qualité des photos finales est au rendez-vous, la qualité artistique ne l’est pas. Il privilégie la quantité au détriment de la qualité.

Pour moi c’est un acte de non-respect de l’audience.

Chaque photographie fine-art fait partie d’une approche plus large

Comment puis-je vous aider à créer des photos?