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Utiliser les concepts du studium et du punctum pour créer vos photos

Êtes-vous toujours à la recherche d'un moyen, d'une technique pour rendre vos photos intéressantes, pour leur donner du sens ?

Que vous soyez un photographe débutant, avancé ou confirmé, je suis persuadé que vous cherchez toujours de nouveaux moyens créatifs.

Dans cet article, je vous propose de découvrir comment utiliser les concepts du studium et du punctum pour créer des photos qui vous ressemblent.

Je vais partager avec vous une méthode simple pour les appliquer au moment de la réalisation de vos photos.

Laissez-vous guider.

Cet article va vous aider à comprendre comment mettre en place un nouvel outil à votre panoplie photographique. En le mettant en place, vous allez rendre vos photos encore plus intéressantes et leur donner véritablement du sens.

Paysage en noir et blanc de Cathedral Valley dans l'Utah aux Etats-Unis. Cette photo illustre le studium et le punctum.
Dans cette photo d'un paysage de Cathedral Valley dans l'Utah aux Etats-unis, le studium est l'ambiance créée par le ciel nuageux et menaçant. Le punctum est la plante qui contraste avec l'arrière plan. Elle représente la douceur et la délicatesse.

Préambule

Depuis que j'exerce le métier de photographe professionnel, je dois faire face à différentes exigences et contraintes.

Tout d'abord je dois vendre mes photos, car c'est ma seule source de revenus. Je dois toujours comprendre ce que cherchent mes clients et pourquoi.

Ensuite, je dois optimiser le temps passé sur le terrain, car la majeure partie de mon activité professionnelle consiste à faire du marketing et de la vente. Ce sont des activités chronophages.

Enfin, je veux réaliser des photos qui me ressemblent et qui me font plaisir. J'ai choisi cette activité professionnelle par passion. C'est elle qui m'habite et qui guide mes choix de vie. La photographie est le principal intérêt dans ma vie.

J'aime aussi apprendre, créer, partager.

Ces différentes exigences m'obligent à rechercher de nouvelles méthodes, des techniques novatrices pour créer de nouvelles collections de photos d'art tout en étant efficace dans mon travail.

Lorsque j'ai terminé la 10ème lecture de "La chambre claire" de Roland Barthes, je me suis demandé à quoi ces concepts allaient me servir dans mon activité quotidienne. C'est un livre qui est difficile à lire et à comprendre. Après cette ultime lecture, j'ai attendu quelques jours. J'ai relu mes notes. J'ai approfondi quelques passages. Et soudain tout s'est éclairé.

Certains des concepts que Roland Barthes développait, allaient m'aider à renforcer ma démarche photographique et artistique. J'ai finalement compris qu'il n'y avait rien de nouveau dans ce livre. Il s'agit juste d'une manière différente de voir et de présenter la photographie.

C'est ce que je vais partager avec vous maintenant.

« La chambre claire » de Roland Barthes

Roland Barthes est l'auteur d'un livre théorique sur la photographie dont le titre est « La chambre Claire ». Il a été publié en 1980 aux éditions Gallimard-Le Seuil.

Dans ce livre, Roland Barthes défend l'idée qu'une photo provoque chez lui une réaction (émotionnelle, sentimentale…) si on lui retire les commentaires relatifs à la technique, au reportage, à la réalité, à l'art.

« La chambre claire » est composée de 48 chapitres qui proposent une réflexion de l'image et de son statut dans la photographie.

Roland Barthes est un sémiologue et un intellectuel français. La lecture de ses livres n'est pas toujours très facile. Pour ce livre en particulier, le langage utilisé ainsi que les tournures du texte font qu'il est difficile de comprendre le sens de certains concepts. Plusieurs lectures sont souvent nécessaires. Ce fut mon cas.

Ce que j'ai retenu de ma 10e lecture de ce livre, c'est que Roland Barthes propose une certaine approche de la photographie avec une grille d'analyse des photos. Les exemples utilisés dans le livre se rapportent souvent à des portraits de personne. C'est comme si la photo animalière, la photo de paysages naturels ou encore la photo sous-marine n'existaient pas.

Même si ce livre a connu un très grand succès et qu'il est devenu une référence dans l'analyse de l'image, il convient de faire la part des choses. C'est une approche photographique parmi d'autres. Elle a surtout le mérite d'exister.

Pour Roland Barthes, la photographie peut être envisagée selon 3 angles :

  • l'operator : c'est le photographe.
  • le spectator : c'est celui qui regarde la photo.
  • le spectum : c'est le sujet. Il n'évoque pas la scène, mais juste le sujet.

Il distingue aussi 2 caractéristiques :

  • le studium qui représente l'intérêt de la photo en fonction de la culture de celui qui la regarde.
  • Le punctum qui est l'élément imprenable de la photo qui touche le spectateur.

Dans ce livre, il développe aussi le temps inscrit dans la photo : ça a été.

Le studium et le punctum sont deux caractéristiques pour la critique d'une photo.

Vous devez aussi conserver à l'esprit que Roland Barthes, qui n'est pas photographe, considère que l'operator (le photographe) est un élément inutile à la réussite d'une photo. Sa priorité est donnée au spectator et au spectum (le sujet).

Vous pouvez ne pas être d'accord avec cette approche photographique, mais vous allez constater dans la suite de l'article que finalement, des idées intéressantes vont vous permettre de mieux analyser les photos.

Dans cet article, je ne vais pas disséquer le livre de Roland Barthes. Je vais me contenter d'évoquer les deux concepts de studium et de punctum pour une application directe à vos photos.

Le studium

Roland Barthes, dans son livre "La chambre claire", évoque le studium. Voici ce qu'il en dit :

Ce que j'éprouve pour certaines photos relève d'un affect moyen, presque d'un dressage. Je ne voyais pas, en français, de mot qui exprimât simplement cette sorte d'intérêt humain ; mais en latin, ce mot, je crois, existe : c'est le studium, qui ne veut pas dire du moins de suite, «l'étude», mais l'application à une chose, le goût pour quelqu'un, une sorte d'investissement général, empressé, certes, mais sans acuité particulière.
Roland Barthes.

Pour faire simple, considérez que le studium est une analyse scientifique qui cherche la signification de ce que les photographies cachent. C'est ce qui est partageable entre gens la même culture.

Le studium est un mot latin qui signifie étudier, impatient d'apprendre, l'enthousiasme, l'ardeur, l'intérêt.

Le studium est relatif aux renseignements que transmettent la photographie et les significations qu'elle accueille.

Vous devez voir le studium comme ce qu'est une photographie en soi. Ce sont tous les éléments qui vous touchent quand vous la regardez. Le studium est l'intérêt que vous portez à une photographie. C'est ce qui vous fait aimer une photo ou non.

Quand vous étudiez le studium d'une photo, vous cherchez à identifier ce que le photographe a voulu dire, ce qu'il a voulu transmettre.

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Ensuite, vous les vivez comme vous voulez. Vous pouvez être d'accord ou pas. Mais vous comprenez le photographe, car vous êtes éduqué. Vous avez une éducation, une formation qui vous permet d'analyser émotionnellement ou sentimentalement une photo. Vous l'aimez ou vous ne l'aimez pas.

Le studium fait appel à vos connaissances, à qui vous êtes réellement, à votre histoire, à votre personnalité, à votre âme.

Ce que vous devez retenir, c'est que le studium défini par Roland Barthes concerne vos motivations à aimer ou non une photo. Ces motivations sont induites par votre culture générale, votre éducation, vos relations avec les autres personnes, vos qualités, vos défauts, votre personnalité.

Si vous lisez « La chambre claire », vous constaterez que les exemples choisis par l'auteur concernant des personnes et des photos de reportages. Il n'y a pas d'exemples de photos de paysages naturels, de photos animalières ou de photos sous-marines.

Le studium est un concept qui peut pourtant s'appliquer à tous les thèmes photographiques. Personnellement, je peux être autant ému par un paysage bucolique qui me rappelle mon enfance dans la campagne du nord de la France. Je peux aussi être touché par des photos de mineurs qui vont me rappeler les ambiances du pays minier non loin de Lens et de Liévin.

Ce qui est intéressant, c'est de constater que le studium n'a rien à voir avec la technique photographique ou l'analyse sémiologique d'une image.

Le studium fait juste appel à ce que l'on ressent.

Le punctum

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