Un arbre n’est pas simplement un grand végétal dont la tige ligneuse se ramifie à partir d'une certaine hauteur au-dessus du sol. Un arbre est avant tout pour moi un témoin du temps qui passe.

Un arbre est immobile. Il paraît figé dans le temps. Mais il n’est pas mort pour autant. Son feuillage varie au fil des saisons. Sa ramure s’agit au gré des vents. C’est un être vivant car il se nourrit. Mais il est lent, très lent.  Sa croissance est si longue qu’il finit par devenir invisible au regard des observateurs humains. Un arbre peut connaître des générations d’une même famille. Il devient témoin de toutes leurs histoires. Il est aussi le garant des nombreux secrets que chacun va lui confier. Lorsqu’on se confie à un arbre, on peut être certain que rien ne sera jamais répéter.

Un arbre occupe la même position toute sa vie durant si on excepte le fait qu’on le déplace. Mais ce changement n’interviendra pas de son propre fait. Un arbre choisit l’endroit où il veut pousser et s’épanouir. Si un endroit ne lui convient pas, il ne pousse pas. Il devient alors un témoin privilégié des mouvements du monde qui se déroulent autour de lui. Il mémorise chaque détail que ce soit pendant le jour ou la nuit, ou encore pendant les quatre saisons.

L’arbre symbolise l’intemporalité. Il n’est pas sujet aux modes. Il est solide, calme, serein. Jamais il ne changera. Il pourra servir de repère à tous ceux qui voudront s’en servir comme d’une balise.

L’arbre symbolise parfaitement l’homme lui-même. Il naît, grandit, évolue dans sa forme et au gré des saisons, se nourrit, se défend, puis il disparaît emportant avec lui tous les secrets qu’on lui aura confiés. Quand un arbre meurt, c’est un témoin du temps qui passe qui s’en va.