Voyage photo animalière. Photographier les cerfs élaphe, les sangliers, les chevreuils en Charente-Maritime. Juillet 2014.
Apprendre les techniques d'approche et d'affût pour photographier les grands mammifères européens
Nous avons réuni six photographes animaliers en Charente-Maritime pour photographier cinq des sept grands mammifères vivants en France. Ce voyage de photo animalière a permis de réaliser des photos de cerf et de biches élaphe, de sangliers, de chevreuils, de daims européens ainsi que de mouflons corses. Pendant six jours, les participants ont pu mettre en application toutes les techniques d’affût, d’approche pour réaliser de belles photos mettant aussi bien en valeur les animaux que la nature environnante.

Sur le terrain, dès le premier jour
Le rendez-vous avait été fixé au groupe en Charente-Maritime en fin de matinée afin de prendre tous ensemble un copieux déjeuner typiquement charentais. C’était surtout l’occasion de mieux connaitre chacun et de présenter le voyage photo.
Une fois les chambres attribuées, nous sommes partis en Land Rover effectuer une reconnaissance des 700 hectares de forêts, de sous-bois, d’étangs et de prairies qui allaient nous servir de terrain de jeu pendant les six jours. Chaque participant était muni d’une carte pour repérer les chemins, les points particuliers pour s’orienter quand il serait livré à lui-même.
Au cours de la promenade, les premiers cris d’extase se sont manifestés lorsque nous avons aperçu des cerfs, des biches et des sangliers. Les animaux étaient au rendez-vous. A cette époque de l’année, les cerfs et les chevreuils ont encore les bois de velours. Les bois ne deviendront secs qu’à la fin du mois de juillet ou au début du d’août. Durant cette reconnaissance, nous en profitons pour donner des explications sur les habitudes des animaux. Nous montrons aussi les coulées de passage des animaux. C’est en effet à ces endroits que nous avons le plus de chance de les photographier. Les yeux des participants pétillent non seulement à la vue des premiers grands mammifères mais aussi parce que la nature environnante est magnifique. Les châtaigniers sont en fleurs, les acacias sont hauts et bien feuillus, les chênes sont abondants. Les sous-bois sont couverts de grandes fougères dont certaines atteignent une hauteur de deux mètres. Tous ces arbres et toute cette végétation vont offrir de magnifiques endroits pour se camoufler et réaliser des affûts.
Dès ces deux premières heures, l’exaltation et la tension sont palpables. Les stagiaires ont hâte d’équiper les boitiers et de découvrir le terrain. Mais auparavant, ils devront connaitre quelques règles essentielles. Nous mettons un point d’honneur à respecter les endroits où nous réalisons les photos animalières. L’environnement ne doit pas être modifié, les animaux ne doivent pas être nourris. Aucun papier ou mégot de cigarette ne doit venir polluer la nature. Toutes ces règles de bon sens sont une évidence mais nous préférons les rappeler. Une fois ces quelques règles de bonne conduite énoncées, il est temps de passer aux choses sérieuses : les techniques d’affût, d’approche. Nous allons aussi aborder la photo à la rencontre.
La plupart des stagiaires ont déjà eu l’occasion de faire des stages de photos animalières. Ils ont tous appris les techniques d’affût fixe. Mais aucun d’entre eux n’a eu l’occasion d’utiliser un fantôme des bois ou de pratiquer l’approche pour photographier un cerf ou un sanglier. Pendant une heure, nous leur expliquons les différentes techniques. C’est une véritable découverte.
Il est maintenant 17 heures. Le soleil commence à décliner lentement à l’horizon. Il est temps de mettre en pratique. Nous avons partagé le terrain de jeu en 6 grandes zones géographiques. Chaque zone aura une surface de 100 hectares.
Pour ce premier jour, nous prenons deux stagiaires pour les emmener sur le terrain pour une formation personnalisée. Nous procéderons ainsi chaque jour. Le voyage photo commence véritablement. Le rendez-vous pour le dîner est fixé à 21h30.
L’intensité émotionnelle des premières photos
Lorsque nous expliquons pour la première fois la technique de l’approche pour réaliser une photo d’un mammifère, nous nous exerçons avec des sangliers. C’est un animal doté d’un redoutable odorat. Ses sabots sont très sensibles aux vibrations du sol. Enfin, il dispose d’une ouïe très fine qui lui permet d’entendre des bruits à des centaines de mètres. Mais il possède un défaut : sa vue est très moyenne. Pour nous photographes, c’est un avantage. Avec une très bonne maîtrise de l’approche avec un bon vent, il est possible de réaliser des clichés à moins de 20 mètres.
Nous avons repéré une laie dans une prairie. Elle est suivie par trois marcassins, une bête rousse et deux petites laies de compagnie. La prairie est couverte par des herbes d’une hauteur de 30 centimètres. Le schéma est idéal. Nous expliquons aux deux stagiaires comment choisir et progresser à bon vent. Ils nous regardent dubitatifs : comment approcher sur 100 mètres à découvert sans que les sangliers ne nous détectent ? Nous sommes là pour leur expliquer. Ils nous font confiance. L’approche commence. Mètre après mètre, nous nous approchons en silence des sangliers qui ne pensent qu’à manger en arrachant des racines avec leur puissant groin. Nous remarquons que les laies de compagnie sont plus attirées par les grillons et les sauterelles qui pullulent à cette époque de l’année. A l’aide de signes, nous indiquons aux deux photographes qu’il va falloir se méfier. Le risque d’être repéré viendra de ces deux sangliers qui ont leurs yeux à notre hauteur. La prudence s’impose. Nous leur demandons d’être plus près du sol.
Après 30 minutes, d’une approche presque parfaite (juste quelques brindilles cassées), nous sommes à 25 mètres des sangliers. Le plus difficile reste à faire. Il faut monter les boitiers sur les trépieds sans éveiller l’attention des animaux qui ne se doutent de rien. Chaque mouvement doit être lent, calme, et très silencieux. Les appareils sont montés. Les photographes sont à genoux dans leur tenue de camouflage. Nous sommes couchés à côté d’eux. Nous regardons les animaux avec nos jumelles. On sent la tension extrême. C’est la première fois qu’ils sont si près d’un sanglier. La meneuse de la compagnie est impressionnante car elle grogne sans arrêt en arrachant les racines. Elle pèse certainement plus de 40 kg. L’animal est massif, puissant. Nous entendons les premiers déclenchements. Les sangliers ne réagissent pas. La session s’annonce bien. Nous sommes à bon vent. Ils ne peuvent pas nous entendre. Les photographes sont rivés à leur viseur. Nous pouvons presque entendre le battement de leurs cœurs. L’intensité émotionnelle est intense. Pour nous, c’est toujours le même plaisir de faire découvrir ces merveilleux animaux. Durant ces instants, nous revivons aussi les émotions que nous avons éprouvées face à notre premier sanglier. Mais ce dont ils ne se doutent pas, c’est que cette émotion sera multipliée par 50 lors du face à face avec un premier grand cerf orné de ses 16 cors. Nous avons aussi vécu cette expérience.
Cette session photo durera près de 30 minutes. Les deux photographes sont ébahis, heureux. Plus un seul mot n’est prononcé. Nous sommes au beau milieu d’une immense prairie. Rien ne peut venir perturber ces moments inimitables qui font suite à une intense émotion. Nous les laissons regarder leurs photos. Ils se demandent comment cela a été possible.
Le soir autour de la grande table, les discussions vont bon train. Tous les photographes ont réalisé des photos. De grands cerfs ont été aperçus. Les daims ne sont pas très coopératifs mais quelques photos nous prouvent qu’ils sont bien présents. Les deux photographes que nous avons initiés racontent leurs émotions et la tension pendant l’approche. Demain matin, nous prendrons deux autres photographes pour bien leur expliquer les différentes techniques.
La galerie photo des participants































Des jours organisés entre prise de vues et analyse photo
Chaque jour suit le même rituel. Un copieux petit déjeuner est prévu à 6h30 chaque matin. Le départ à pied ou en Land Rover est prévu à 7 heures. Certaines zones sont assez éloignées de la maison. Le meilleur moyen que nous avons trouvé est de déposer les photographes à des points précis pour ne pas les fatiguer avec des marches inutiles de deux heures. Ensuite, ils choisissent de faire un affût ou de marcher puis faire des approches.
Nous accompagnons un photographe à chaque sortie pour bien lui expliquer les techniques photos et lui expliquer la topologie du terrain. En effet, la réalisation de belles photos animalières nécessite une parfaite connaissance de l’environnement. Nous leur montrons où sont les meilleurs mares pour photographier des baignades, les souilles des sangliers, les meilleurs bosquets pour trouver des cerfs et les ronciers où s’abritent des chevreuils. Seul le stagiaire a un boitier. Nous n’emportons que notre paire de jumelles. Nous ne sommes pas venus prendre des photos mais pour expliquer comment les prendre.
Le retour matinal est prévu à 11 heures au plus tard. Nous effectuons alors une revue de photos pour voir les progrès, répondre aux questions et suggérer des idées pour améliorer les clichés. Durant ce séjour, chaque participant nous a montré 5 photos quotidiennement.
Du côté technique, nous avons abordé les réglages des boitiers, le placement des trépieds, les compositions, les cadrages, la gestion de la profondeur de champ, le choix des ouvertures, de la sensibilité, des vitesses. Nous avons aussi beaucoup étudié la manière de mettre en valeur les sujets dans une photo que ce soit pour les gros plans ou les ambiances. On ne réalise pas le portrait d’un 16 cors comme on photographie une harde de 8 cerfs. Chaque situation possède ses propres réglages mais surtout nécessite des règles de composition bien particulières.
Après un déjeuner très copieux et très riche car les efforts sont intenses, c’est le moment tant attendu de la nécessaire sieste réparatrice.
Vers 15 heures, nous nous réunissons de nouveau dans la grande salle pour un exposé informatique. La photographie animalière nécessite des réglages particuliers dans les logiciels. Chaque jour, nous avons développé des sujets différents allant de la bonne utilisation du recadrage, à la diminution du bruit, en passant par l’amélioration de la netteté. Tous les sujets techniques sont abordés, même l’exportation de photos avec un filigrane.
Vers 17 heures, c’est le départ pour la session photo de l’après-midi. A cette époque de l’année, c’est à cette heure que les lumières commencent à être les plus belles. Nous accompagnons un photographe. Les autres partent vers les secteurs géographiques attribués.
Chaque jour, le retour était prévu vers 21h30 pour le dîner.
La galerie photo de l'ambiance du voyage






















Des photographes heureux et satisfaits
Ces six jours de voyage ont été bien remplis que ce soit sur le plan technique ou la réalisation de belles photographies animalières. Le mois de juillet est propice pour photographier des cerfs ou daims avec des bois de velours. Mais c’est aussi l’occasion d’observer et de photographier des faons. Nous avons pu admirer de merveilleuses photos de faons de biches et de daines. Une participante a même photographié un marcassin endormi dans une prairie à une distance de 2 mètres. Chaque stagiaire a développé sa propre sensibilité photo.
Au-delà du stage photo proprement dit, nous avons vécu d’excellents moments de complicité et de partage. L’ambiance a été chaleureuse et très amicale. Chaque photographe a adhéré dès le début à nos valeurs concernant la nature et son respect. Nous avons toujours été sur le terrain pour prodiguer nos conseils qui ont porté leurs fruits. Les photographies réalisées ont été spectaculaires.
J'ai eu connaissance de ce voyage photo animalière durant une présentation lors du festival de Montier en Der. Je vais repartir avec beaucoup de précisions sur les réglages de mon boitier adaptés au monde des grands animaux. J'ai eu beaucoup de conseils sur les bonnes pratiques et sur le matériel. Les forêts et les prairies dans lesquelles nous avons vécu pendant six jours sont complètement adaptées à la photo des grands mammifères français. La variété des espèces et la beauté du biotope est magnifique. J'ai évolué dans les bois, des prairies, des sous-bois et des bocages. |
J'ai connu ce voyage de photo animalière par internet en allant voir le site de Amar et Isabelle. Ce stage a plus que répondu à mes attentes. Tous les endroits choisis pour réaliser les photos ont été judicieux. Je n'ai jamais rencontré des animateurs photo aussi sympathiques, gentils et disponibles. Amar et Isabelle dispensent leurs conseils techniques et pratiques pour réussir à approcher les animaux sauvages. Chapeau à tous les deux. |
J'ai connu ce voyage après une rencontre avec Amar lors d'un salon. Ce voyage a été au-delà de tout ce que j'avais pu m'imaginer. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Grâce aux bons conseils de Amar concernant les manières d'aborder les animaux, j'ai pu profiter au maximum des sites. Amar et Isabelle sont très professionnels. Ils sont toujours à l'écoute des stagiaires. L'hébergement a été excellent. L'accueil a été très bon. Le propriétaire a toujours été à l'écoute de nos demandes. |
J'ai connu ce voyage photo par Patricia. Ce voyage a été parfait pour moi. Il a répondu à toutes mes attentes. La région pour photographier les animaux est très bien. Amar et Isabelle ont été très, très bien. L'hébergement est particulièrement bien adapté à ce type de voyage. Ce fut un magnifique voyage. |
J'ai connu ce voyage photo par un magazine. Il a totalement répondu à mes attentes. Le cadre dans lequel nous avons vécu est très bien. J'ai apprécié la densité des animaux. Amar et Isabelle sont très sympathiques et très pédagogues. |
J'ai appris l'organisation de ce voyage photo par l'intermédiaire d'un photographe qui avait vu l'exposition des grands mammifères à Royan. Ce voyage de photo animalière a été très intéressante car on peut appliquer immédiatement tous les conseils qui sont donnés. Les zones à photographier sont des espaces sauvages. Nous sommes directement en contact avec les animaux. Amar et Isabelle forment un couple sympathique et passionné par leur métier. Ils donnent une ambiance très conviviale à ce stage. La Charente-Maritime où nous avons vécu est un endroit parfait pour mettre en application toutes les techniques de la photo animalière et des grands mammifères. Le propriétaire de la maison d'hôtes est une encyclopédie vivante sur les animaux. |
Finalement
C’est avec beaucoup de regrets que nous nous sommes quittés le dimanche après-midi après un repas pantagruélique. Nous avons évoqué avec émotion les grands moments que nous avions vécus. Nous espérons que les stagiaires sont repartis avec une autre vision de la nature qui nous environne. Nous espérons surtout leur avoir communiqué l’envie de mieux connaitre les cerfs, les sangliers, les chevreuils et les daims. Ce sont des espèces animales dites communes mais peu les connaissent vraiment. Et pourtant elles sont magnifiques et méritent toute notre attention.