Photographier l’hypolaïs polyglotte en Charente-Maritime
J'ai photographié mes premiers hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) en Charente-Maritime alors que j'étais en train de travailler sur un projet photo animalier concernant les oiseaux migrateurs des zones humides. Pour la première fois, c’est par le plus grand des hasards que j'ai réalisé ces photos. En effet, au départ, je pensais avoir photographié des pouillots véloce. Mais un internaute, Serge Moulis, m'a prouvé qu’il s’agissait d’hypolaïs polyglotte. Je les ai ajouté à ma collection car ce passereau entre parfaitement dans le cadre de mon projet.
Un projet photo qui a débuté il y a 3 ans
Depuis trois ans, je travaille sur un projet photo animalière relatif aux oiseaux migrateurs des zones humides. Il a débuté avec le très rare phragmite aquatique.
Chaque année, je choisis trois espèces à photographier et j'essaye de capturer les oiseaux dans leur environnement mais de manière artistique. Je réalise toujours des images en relation avec ma démarche artistique.
Cette année, je me suis focalisé sur le gorgebleue à miroir, sur la cisticole des joncs et sur le chardonneret élégant. Le nombre d’espèces photographié chaque année peut sembler très réduit mais réussir une bonne photo animalière nécessite beaucoup de temps.
Les affûts durent des heures et l’attente peut se solder sans la réalisation d’une seule photo. Pour le phragmite aquatique par exemple, j'ai passé une semaine à raison de 4 heures par jour assis dans la vase dans une roselière avant de capturer l’instant magique d’une belle image.
Quand le hasard me tend les bras
Pour photographier le gorgebleue à miroir, j'avais déjà effectué les premiers repérages l’année précédente. Je savais que les passereaux seraient bien présents. Alors que j'effectuais un affût, j'ai été surpris par le manège de deux petits passereaux de couleur jaune non loin de l’endroit où j'étais. Je ne les avais pas photographiés immédiatement. Pendant deux jours, je les ai observés pour les identifier et comprendre leur manège.
Pour moi, il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’un couple de pouillot véloce. Les cris, leur manière de voler, l’habitat en zone humide, tout concourrait à me le faire penser. J'ai même consulté mes livres d’identification des espèces pour le confirmer.
C’était une excellente nouvelle car je n'avais pas encore photographié cette espèce pour mon projet. Une fois le nid localisé et les trajets de vol identifiés, j'ai passé deux jours à réaliser mes photos.
Le hasard et la chance m'avait tendu les bras mais je n’étais pas au bout de mes surprises car en vérité j'avais photographié des hypolaïs polyglotte.
Une identification difficile
Suite à la publication d’un article sur mon site où j'expliquais comment j'ai réalisé mes photos, j'ai reçu un message d’un ornithologue amateur Serge Moulis qui pensait qu’il s’agissait plutôt d’hypolaïs polyglotte.
Les deux espèces ont les mêmes couleurs et se ressemblent très fortement. Mais et le pouillot véloce vit dans des zones humides alors que l’hypolaïs polyglotte vit plutôt dans des zones sèches. La différence se fait au niveau de la longueur du bec et de celle des pattes. Malgré les livres d’identification que j'avais consultés, il m'était impossible d’établir avec certitude la nature exacte de l’espèce. Finalement, c’est en allant sur un forum spécialisé que j'ai eu la confirmation que je m'étais trompé.
L’hypolaïs polyglotte tire son nom du fait qu’il est capable d’imiter le chant de nombreux autres oiseaux. En imitant le cri d’un pouillot véloce, j'ai commis l’erreur d’identification.
L’hypolaïs polyglotte est un passereau migrateur
L’hypolaïs polyglotte est un passereau migrateur transsaharien qui vient se reproduire en France au moment du printemps. Son poids varie de 10 à 15 grammes. Comme j'en ai eu l’expérience, il est capable d’imiter de nombreux sons d’autres espèces d’oiseaux comme la grive musicienne, le merle noir ou le moineau domestique. Je peux maintenant ajouter le pouillot véloce.
J'ai eu beaucoup de chance de le photographier dans une zone humide de la Charente-Maritime car c’est un oiseau qui aime les zones sèches.
Finalement cette erreur m'a beaucoup appris
Cette erreur d’identification m'aura beaucoup appris sur le plan de l’identification. Les livres sont une excellente source d’informations mais ils ne sont pas suffisants. L’avis d’un ornithologue est toujours indispensable en cas de doute. J'ai aussi bien compris que les comportements des animaux et notamment des oiseaux ne sont pas toujours aussi simples et ne rentrent pas toujours dans des cadres bien définis.
Dorénavant, je serai plus prudent quand je nommerai des espèces. Mais l’important est que j'ai photographié une espèce que je n'espérais pas. Pourvu que toutes mes erreurs se concluent par des aspects aussi positifs.
